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Obésité au Canada : Une approche pansociétale pour un Canada en meilleure santé

March 1, 2016

Le Canada connaît actuellement une crise de l’obésité. Les Canadiens en paient le prix de leur proche, mais aussi de leur vie.

Un espoir, cependant, demeure.

Une étude approfondie entreprise par le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie permet d’esquisser ce que pourrait être un avenir plus svelte et en meilleure santé.

Au cours de plus d’une vingtaine d’audiences, le comité a entendu les témoignages d’un vaste éventail d’experts canadiens et étrangers de tous horizons, et notamment des représentants des professionnels de la santé et de l’exercice, des secteurs de la recherche en nutrition et en santé, de l’industrie des aliments et des boissons, de même que de groupes autochtones, d’organismes de bienfaisance dans le domaine de la santé et du gouvernement fédéral.

Les faits établis par le comité démontrent l’ampleur de l’épidémie :

  • de 48 000 à 66 000 Canadiens meurent chaque année de maladies liées à un excès de poids;
  • près de deux tiers des adultes, et d’un tiers des enfants, souffrent au Canada d’obésité ou d’embonpoint;
  • l’obésité coûte au Canada de 4,6 à 7,1 milliards de dollars par an en soins de santé et en perte de productivité.

Ce rapport définit une approche novatrice, parce que pansociétale, pour s’attaquer à ce problème grave, et met de l’avant des mesures audacieuses, mais pragmatiques, qui peuvent, et doivent, être prises pour aider les Canadiens à retrouver et à conserver un poids sain.

Faire pencher la balance vers un avenir en meilleure santé

Tous les Canadiens sont touchés, d’une façon ou d’une autre, par cette crise de l’obésité.

La prolifération de la restauration rapide et des aliments transformés, à laquelle s’ajoute l’omniprésence des appareils électroniques, a conduit à l’apparition d’un mode de vie où il n’est que trop facile de manger mal tout en demeurant inactif.

Cet état de fait n’est pas le simple résultat d’un manque de volonté généralisé, car les Canadiens à faible revenu, par exemple, consomment souvent des aliments mauvais pour la santé pour la simple raison qu’ils sont moins chers, et souvent les seuls disponibles.

Un étiquetage nutritionnel confus n’aide en rien : on ne dénombre pas moins de 56 noms de sucre différents et les fabricants n’ont aucune obligation de les regrouper.

Le guide alimentaire canadien, dépassé, ne fournit plus l’information nutritionnelle dont les Canadiens ont aujourd’hui besoin. Les jus de fruits, par exemple, y sont présentés comme des aliments sains, alors qu’ils ne sont en fait rien de plus que des « boissons gazeuses sans bulles ».

Les Canadiens doivent redoubler d’efforts pour manger sainement et être actifs, mais les gouvernements et l’industrie doivent également leur donner les moyens et la motivation de faire des choix de mode de vie éclairés.

Tous les Canadiens, des décideurs politiques aux parents, des tenants de l’industrie aux médecins de famille, ont un rôle à jouer si l’on veut mettre un terme à cette crise de l’obésité.

Recommandations : un appel à lancer une Campagne nationale de lutte contre l’obésité

Le comité, dans son rapport, exhorte le gouvernement fédéral à prendre des mesures audacieuses afin que les Canadiens retrouvent un poids sain. Les 21 recommandations que comporte le rapport sont autant d’outils à cette fin.

Le gouvernement doit :

  • envisager une taxe sur les boissons sucrées/édulcorées;
  • prendre des mesures fiscales favorisant un mode de vie sain;
  • interdire les publicités pour les aliments et les boissons visant les enfants.

D’autres recommandations visent principalement à permettre aux Canadiens de prendre des décisions plus éclairées sur leur alimentation. Le comité exhorte donc le gouvernement à :

  • normaliser et détailler l’étiquetage nutritionnel sur les alimentent emballés afin de le rendre plus compréhensible;
  • accroître la sensibilisation aux risques que peuvent présenter les aliments transformés et aux bienfaits des aliments frais et entiers;
  • entreprendre une refonte du guide alimentaire, qui est dépassé.

Bien des moyens de lutter contre l’obésité ne relèvent pas des compétences directes du gouvernement fédéral. Le comité, dans son rapport, exhorte donc Santé Canada à collaborer avec les provinces et les territoires à une modification coordonnée des politiques de santé. Il recommande ainsi à Santé Canada d’inciter les provinces et les territoires :

  • à donner aux médecins une meilleure formation en matière d’alimentation et d’activité physique;
  • à aider les populations vulnérables à adopter un mode de vie plus sain;
  • à enseigner et à favoriser un mode de vie actif dans les écoles, ainsi qu’à le promouvoir dans la collectivité.

Téléchargez le rapport

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